jeudi 10 décembre 2009
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L'Internet est reconnu pour être un outil simplifiant grandement le partage de fichiers. Les fichiers illégaux que l’on peut retrouver sur le Web sur les réseaux de peer-2-peer comme Bittorrent ou hébergés sur Rapidshare et MegaUpload viennent en petite partie de monsieur ou madame tout le monde, mais en plus grande partie de ce qu’on peut appeler la « Scene » (terme anglophone).
La « Scene », c’est le crime organisé du Web. Cet échelon de la hiérarchie du piratage de fichiers est responsable de la distribution illégale de nombreux films, albums de musique, applications ou de jeux vidéo. La « Scene » est composée de plusieurs équipes spécialisées dans la distribution de plusieurs types de fichiers :
Si vous jetez un œil à la pyramide hiérarchique du piratage de fichiers (Pyramid of Piracy - RIAA), le premier échelon est réservé aux « suppliers ». Il est composé de diverses personnes à travers la planète ayant un accès direct à du matériel média. C'est la source même de tout le contenu qui sera distribué au second nouveau par la « Scene ». Sans ce niveau, le crime organisé n'aurait pas son contenu destiné à la revente sur le marché international et à la distribution sur les Topsites.
Il existe 3 grandes catégories de fichiers revendus par les « suppliers »:
Les « suppliers » vendent parfois leurs fichiers illégaux à des « replicators » qui vont en faire la contrebande principalement sur le marché asiatique, russe et européen, et également à certains groupes faisant partie de la « Scene ».
L’échelon de la « Scene » comprend des groupes spécialisés très fermés (comme mentionné au début de l'article) dans divers secteurs du piratage de fichiers. Ces groupes sont composés de spécialistes en encodage, en « reverse engineering » (pour créer des crack, keygen, etc.) et dans divers autres domaines. Ils sont responsables de « releaser » le contenu piraté sur des « Topsites ».
Un Topsite est un serveur FTP ultrarapide utilisé pour la distribution, le stockage et l'archivage de fichiers illégaux. Ces Topsites prennent énormément de précautions afin de rester invisible aux yeux des autorités, notamment en utilisant des techniques de cryptographie avancées. Les serveurs FTP les plus courants sont glFTPd, DrFTPd et ioFTPd.
Les « releases » doivent respecter plusieurs normes prédéfinies au sein de la « Scene », de manière à préserver un certain niveau de qualité (qualité vidéo, audio, nomenclature, etc.) ((Historique des normes de la Scene – SceneReleases.info)). Les différents groupes sont motivés à « releaser » des fichiers en avant-première sous l'effet de la compétition entre les groupes. Chaque « release » peut être livrée par un seul et unique groupe. Il est possible de voir l'historique des dernières « releases » en allant sur un « pre-channel » ou en suivant un flux public, comme ORLYDB.
Un pre-channel est un canal IRC où il est possible de voir en temps réel les dernières « releases » réalisées au sein de la « Scene ». Si une certaine « release » ne respecte par les normes définies, un autre groupe peut la « nuker » et la remplacer par sa version corrigée. Il est possible de « nuker » une release si la bande sonore d'un film est désynchronisée (oos, out.of.sync), si le fichier a été volé sur un réseau peer-2-peer (stolen.from.p2p), si un autre groupe l'a déjà « releaser » (dupe), etc.
Je n'ai traité en détail que des deux premiers échelons de la hiérarchie, car ils sont relativement méconnus aux yeux de la société. Rapidement, les « facilitators » vont donner accès au public à ces fichiers, alors que les « filesharers » sont ceux qui vont les retrouver sur des trackers publics ou privés.
Ce qu'il faut prendre en considération, c'est que ces fichiers de la « Scene » ne sont pas destinés à ces deux sous-niveaux de distribution, car ils attirent beaucoup trop l'attention des autorités et peuvent nuire à la « Scene ». D'ailleurs, il existe une certaine rivalité entre ces niveaux de la pyramide que je vais peut-être traiter dans un futur article. En espérant vous avoir informé sur le sujet…